Elles expriment la richesse d’une existence qui suit le rythme de la nature, qui prend racine dans la terre. Lorsqu’elle est réalisée avec tendresse et sincérité, la photographie a quelque chose de profondément animé, qui nous dit que « cela a été » et ces images nous ramènent vers le passé.
Dans une région qui cherche à préserver sa propre culture, cette approche photographique, servie par une mise en scène sans artifice, par de subtiles vibrations de lumières, est très juste.
Depuis 32 ans maintenant, Anne Rearick continue à photographier ce pays.
« Depuis 1990, quand je suis arrivée pour la première fois à Saint Jean-Pied-de-Port pour photographier la vie rurale, le Pays basque est au cœur de mon travail de photographe. Il est devenu pour moi comme une seconde patrie dont les changements ont aussi participé à ma propre évolution et à celle de mon travail de documentariste du lieu et de l’esprit de ce lieu. Depuis le premier jour de mon premier voyage, quand une femme âgée, Madame Hatoig m’a invitée dans sa maison alors qu’il pleuvait à verse, et qu’elle m’a donné des pantoufles, du thé chaud et des madeleines, montrant là une générosité et une ouverture peu communes, je me suis sentie chez moi au Pays basque. Les bergers, les propriétaires de café, étudiants, travailleurs des postes, agriculteurs, m’ont eux aussi laissé pénétrer et photographier leur intimité, dans leur cuisine, leur grange ou lors de leurs promenades nocturnes. J’ai alors tenté de retranscrire à ma façon, ce que cette région m’inspire. J’ai vécu comme ces Basques là, au rythme des saisons, pour décrypter en images histoires familiales et relations humaines, toutes choses qui façonnent ce magnifique pays. »
Anne Rearick