· Camille Trouvé
Comédienne-marionnettiste et metteuse en scène, Camille Trouvé s’est formée à l’art de la marionnette à Glasgow. Elle rencontre à son retour en France de grands metteurs en scène / auteurs de théâtre tels que Wajdi Mouawad, François Cervantès, Catherine Germain et Laurent Fréchuret et suit les stages de formation continue à l’ESNAM (Ecole Nationale des Arts de la Marionnette), notamment avec la compagnie anglaise Green Ginger. Son maître d’ombre et de lumière est le marionnettiste italien Fabrizio Montecchi.
En 1998, elle crée avec trois artistes plasticienne, musicienne et comédienne, la compagnie Les Chiffonnières, avec laquelle elle créera 8 spectacles. La Peur au Ventre tournera dans de nombreux festival en France et à l’étranger (Prague, Séville, Barcelone, Budapest).
En 2000 elle crée avec Brice Berthoud la compagnie Les Anges au Plafond, articulant leur langage artistique autour de trois grands axes : le souffle de l’épopée, l’espace en question et le geste de manipulation, visible ou invisible. Ensemble, ils fabriquent 13 spectacles et expériences théâtrales, travaillant en miroir et se mettant en scène l’une·un l’autre. Leurs spectacles explorent la relation complexe entre manipulateur et objet, la distance qu’elle apporte, le décalage et l’humour qu’elle permet parfois.
Constructrice, bricoleuse d’objets articulés insolites, mais aussi marionnettiste et comédienne, elle poursuit sa recherche, traçant au fil des créations un univers visuel original et décalé.
· Brice Berthoud
Comédien-marionnettiste et metteur en scène, circassien de formation (Écoles : Sans filet à Bruxelles et Fratellini à Paris), il débute comme fil-de-fériste et jongleur dans la compagnie strasbourgeoise Le Colimaçon, créant entre 1989 et 1993 cinq spectacles mêlant les arts du cirque et la comédie. En 1994, il rejoint la Compagnie Flash Marionnettes, qui renouvelle le genre marionnettique et explore avec rigueur et inventivité les passionnants et complexes rapports comédien-marionnette. Il tournera sur tout le territoire national et à l’international dans de nombreux festivals (Brighton, Dublin, Barcelone, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Lahore, Jérusalem-Est…) et créera neuf spectacles avec la compagnie dont La Tempête (1994), Léonard de Vinci (1998), Les Pantagruéliques (2002) et Un Roman de Renart (2005). Sa technique de manipulation emprunte d’une certaine manière au jonglage par la dextérité et la virtuosité avec laquelle il change de marionnettes.
En 2000 il rencontre Camille Trouvé avec laquelle il cocrée et continue de coconstruire l’aventure des Anges au Plafond.
Camille Trouvé et Brice Berthoud progressent dans leur recherche d’un art où l’écriture part du principe même de la manipulation, qui ordonnerait autour de lui, de façon organique, le reste des composants du spectacle. Une écriture pluridimensionnelle, qui décompose les barrières entre esthétiques pour trouver son propre équilibre : la marque des Anges...
Camille Trouvé & Brice Berthoud sont depuis l’automne 2021 directeur·ice du CDN de Normandie-Rouen.
· Cie Les Anges au Plafond
L’identité de la compagnie est fortement ancrée dans son matériau de prédilection, le papier. De papier sont faites les marionnettes, mais la matière est partout présente dans les scénographies fragiles et évolutives, qui invitent aux jeux de transparence, au théâtre d’ombre, mais aussi aux froissures et déchirures. Un matériau impermanent, fragile, qui dit toute la poésie de notre condition et du monde que nous habitons. Les dimensions visuelle et musicale sont complétées par une grande attention au texte. La langue, la beauté de la réplique proférée, la magie du rythme et de la parole vivante, constituent aussi un matériau central dans chaque geste théâtral de la compagnie.
Au souffle du verbe fait toujours écho une dimension épique dans la dramaturgie. Qu’il s’agisse de tirer les frémissements intimes d’un matériau biographique, comme dans Du rêve que fut ma vie ou R.A.G.E., ou qu’il s’agisse d’interroger les mythes fondateurs, comme dans Une Antigone de papier ou Au fil d’Œdipe, l’attention à l’humain va toujours de pair avec la mise à nue des fils qui tiennent notre destin. Les Anges sont des Parques qui s’intéressent autant à la trame singulière de chaque existence, qu’à l’écheveau complexe de de l’histoire collective. L’intime et le politique se tiennent embrassés dans un même geste poétique. Chaque spectacle est une ode à la liberté et à la beauté du geste créateur.
· Nouvelle création : George sans S
Pour leur nouvelle création, Les Anges au Plafond nous racontent la vie romanesque d’Aurore Dupin, plus connue sous le nom de George Sand. Figure avant-gardiste du féminisme, elle s’est imposée comme l’une des plumes majeures du XIXème siècle. Pour la découvrir, il faut entrer dans sa maison à Nohant. C’est là, dans un havre de paix bordé d’un jardin fleuri et d’un bassin, qu’elle a écrit la plus grande partie de son œuvre. Un lieu qui a vu défiler voisins, amis et artistes : Balzac, Flaubert et bien sûr Chopin, son amant. Des personnalités réunies autour de veillées mémorables où le petit théâtre de marionnettes créé avec son fils devient miroir de la société et de ses mœurs.
S’écartant du biopic, Les Anges au Plafond embarquent le public, de la tombée de la nuit jusqu’à l’aube, dans une scénographie immersive et mouvante portée par quatre femmes comédiennes, marionnettiste, chant-signeuse et musiciennes. De la maison jusqu’aux abords de la mare, elles nous dévoilent les pensées de George : son amour des mots, son engagement politique, mais aussi sa cuisine inventive, ses promenades inspirantes, son sens de l’accueil et… sa passion pour le théâtre de marionnettes.