Femme de théâtre engagée, féministe, la marseillaise Edith Amsellem aime mettre en scène des textes classiques hors des théâtres, dans des lieux chargés de sens. Elle a ainsi monté Les Liaisons dangereuses sur un terrain de sports ou Yvonne, Princesse de Bourgogne autour d’un château-toboggan gonflable. Avec cette version ancestrale et méconnue du Petit Chaperon Rouge, qui se jouera à la tombée du jour dans le Parc de la Pépinière, elle a voulu évoquer les peurs intimes des femmes quand elles traversent, la nuit, un espace peu éclairé. Ici, l’histoire s’inspire du conte originel, transmis oralement, et donne un autre destin à la jeune fille pourchassée par le loup, bien plus audacieux que celui des frères Grimm ou de Perrault. Son Petit Chaperon rouge ne se soumet pas à son prédateur : il trouve sa liberté !
A travers cette figure, la metteuse en scène évoque aussi les trois âges de la féminité, de la puberté à la ménopause, liées par un symbolique fil de laine rouge qui parcourt tout le spectacle. Fil qui habille, qui relie, qui emprisonne et qui libère…
Expérience à la fois théâtrale, plastique, sonore et chorégraphique, ce Petit Chaperon rouge se « traverse » physiquement au sens propre puisqu’au sein de la Pépinière, vous serez invité à déambuler à votre rythme autour de trois espaces et plusieurs récits croisés. Une proposition atypique, forte, qui entend redonner aux jeunes filles la conscience d’elles-mêmes et le pouvoir de dire non.
Cie ERd’O
Mise en scène Edith Amsellem
Jouant ses pièces dans des espaces publics pour les faire résonner avec le réel, Edith Amsellem revisitera, à travers une expérience théâtrale et plastique envoûtante l’histoire du Petit Chaperon rouge dans le Parc de la Pépinière.
La presse en parle
« A l’arrivée, les spectateurs découvraient dans un parc entre chien et loup l’époustouflante scénographie de ce Petit Chaperon rouge en espace naturel. Pour tout plateau, un enclos à ciel ouvert, (…) Lire la suite
« A l’arrivée, les spectateurs découvraient dans un parc entre chien et loup l’époustouflante scénographie de ce Petit Chaperon rouge en espace naturel. Pour tout plateau, un enclos à ciel ouvert, évoquant cabanes d’enfants comme jeux interdit dans les bois, baignant tous les sens d’une inquiétante étrangeté : parfum des pins environnants, branches craquant sous les pas des spectateurs, onomatopées brodées de rouge faisant résonner le paysage de façon mutique – « Miaou, Chuuut… »… En quatre vertigineuses boucles, J’ai peur quand la nuit sombre nous fait replonger dans un mythe fondateur de notre enfance, dénué ici de toute saveur acidulée.
Si le chaperon repart toutes les 15 minutes d’un pas décidé affronter son prédateur, c’est pour mieux décliner une nouvelle confrontation avec la figure masculine du loup, campé ici par un charismatique danseur aux allures de chamane. »
ZIBELINE
« C’est un électrochoc. Une explosion. Une traversée qui secoue, prend aux tripes, les tord pour mieux en essorer les noires humeurs des peurs intériorisées, des tabous qui hantent (…)
Il s’agit là d’une œuvre extrêmement puissante, d’autant plus forte qu’elle s’empare frontalement – et avec grand talent – de thèmes absolument centraux de la psyché individuelle comme collective. Plus d’une fois la gorge se noue, les poitrines se serrent, les cœurs battent plus vite et plus fort. On est là au plus proche de la vocation, de la vertu et de la force du théâtre : révéler, au groupe comme à l’individu, ce qu’ils s’ingénient à se cacher, pour mieux leur permettre de le garder à la conscience. Voir même peut-être pour commencer à exorciser le mal.
Une œuvre à ne pas manquer, de celles qui marquent durablement une histoire de spectateur. »
TOUTELACULTURE.COM
Avec Yoann Boyer, Laurène Fardeau, Laurence Janner, Nolwenn Peterschmitt, Anne Naudon - Création sonore et musique Francis Ruggirello - Scénographie Edith Amsellem, Laurent Marro, Charlotte Mercier, Francis Ruggirello - Chorégraphie Yoann Boyer - Création costumes Aude Amédéo - Travail autour du tricot Charlotte Mercier - Coiffures et maquillages Geoffrey Coppini - Régie
générale William Burdet
Production : ERd’O
Coproduction : ZEF, scène nationale de Marseille ; La Criée, théâtre national de Marseille ; Le Pôle Arts de la Scène – Friche la Belle de Mai (Marseille) ; Le Théâtre de Châtillon ; Théâtre La passerelle, scène nationale de Gap et des Alpes du sud ; Le Citron Jaune, centre national des arts de la rue ; Lieux Publics, centre national de création en espace public
Soutien : DGCA - ministère de la Culture ; DRAC PACA ; Ville de Marseille ; Région Sud PACA ; ADAMI ; Conseil départemental des Bouches-du-Rhône
Résidence : Conseil départemental des Bouches-du-Rhône - Centre départemental de créations en résidence ; La Gare Franche ; Begat Theater
Ce spectacle reçoit le soutien de l’ONDA.